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J'aime rien, I'm Parisien ! Le journal d'un natural-born râleur.

J'aime pas l'avion !

 

Il paraît que l'avion est le moyen de transport le plus sûr au monde (et je devrais le croire, moi qui ai eu le malheur de vivre un grave accident de train - et d'y survivre comme vous le constatez), mais bon, il suffit de pas être dans le bon ! Et là, ça peut faire mal, si tant est qu'être éparpillé façon puzzle en un millième de seconde puisse faire mal...

Ceux qui me connaissent bien le savent, moi et l'avion ça fait deux ! Et pourtant, je voyage beaucoup... En ce qui me concerne, pas besoin de Space Mountain, de saut en parachute ou de concert d'André Rieu pour expérimenter des sensations fortes ! Un simple décollage en A320 ou 747 me suffit : crispation du corps de la tête au pied, serrage des accoudoirs qui n'a rien à envier à un refermage de mâchoire de requin blanc affamé, transpiration sous-manuelle intense et sensation que ce foutu bazar ne pourra jamais lever sa carcasse du sol ! 

Bon et après, tout va bien donc ? Que nenni ! D'abord comme tout le monde j'ai les oreilles qui se bouchent et c'est relou. Ensuite, vient l'épreuve des nuages qui, dieu sait pourquoi, s'accompagne toujours de légères secousses pas du tout rassurantes. Bon, quand arrive enfin l'altitude de croisière, je commence tout doucement à lâcher les accoudoirs (je me garde toutefois de détacher ma ceinture, je voudrais pas m'exploser la cervelle contre le plafond bien trop bas de ces engins de malheur). Mais à la moindre vibration suspecte (qui ne fait pas lever un sourcil à mes voisins de siège et encore moins au PNC), c'est panique à bord dans ma cervelle à nouveau. Le quart de Lexomil n'y change rien (il va falloir que je songe à augmenter la dose), et que le vol dure une ou dix heure(s), j'ai bien du mal à me détendre (et encore moins à dormir, surtout avec mes gambettes géantes en classe éco). Je pense à quoi ? Au fait que je suis à 11 km du sol, dans un engin somme toute assez rudimentaire, qui imite très très approximativement l'oiseau, et que je suis bien trop jeune pour mourir !

Seul moment qui me rassure vaguement : quand on est à 15 km de l'aéroport et que je vois le sol se rapprocher par le hublot. Ce qui en soi est très con, car c'est sûrement à ce moment-là, genre à 400 mètres d'altitude, que tu as le plus de chance de rentrer dans un autre avion et de toute façon, 400 mètres de chute libre sans parachute en cas d'avarie, c'est pas une bonne idée ! S'ensuit enfin une nouvelle période de crispation et de sudation intenses, au moment où l'avion atterrit. Je trouve que souvent, le pilote laisse beaucoup trop de piste défiler sous mes yeux avant de daigner poser son coucou, mais bon, il doit savoir ce qu'il fait... Quant aux crétins qui osent applaudir cet "exploit", ça me ferait bien marrer de les voir applaudir leur chauffeur de bus ou de métro qui les emmène sans encombre à leur taf le matin tiens ! 

Bon, tout ça, c'est sans compter les pilotes psychopathes, malades, myopes et suicidaires (toute référence à un événement récent n'est pas fortuite). J'avoue, moi, à chaque fois que je pénètre dans l'avion, je jette un œil au cockpit pour tenter de voir la tête des pilotes. Ça sert à rien, mais c'est plus fort que moi. J'étudie aussi la façon dont le pilote s'adresse aux passagers au micro. Et une voix un peu "bizarre" (selon des critères qui me sont tout à fait personnels) peut faire rapidement grimper mon échelle de Richter du stress de quelques degrés. Ça va pas s'arranger avec le dernier crash en date...

Et dire que y'a un mois j'ai pris un vol intérieur Air Asia en Thaïlande... J'ai vraiment le goût du risque parfois !

 

ND



29/03/2015
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