J'aime pas les serveurs parisiens !
Ce week-end, j'étais en escapade en Belgique, à Gand, quand un truc de dingue m'est arrivé. J'étais attablé dans une brasserie et j'avais commandé des pâtes (oui, je sais, pas très local, mais je m'étais déjà tapé le Waterzooi et la carbonade la veille hein !). Des pâtes sans fromage, bien sûr (mes fidèles lecteurs ne tomberont pas de leur chaise en l'apprenant). Et là, c'est le drame : le serveur m'apporte un truc immonde surmonté d'un Everest de parmesan. Je lui explique tout penaud que j'avais expressément demandé "sans fromage", en espérant qu'il ne lui vienne pas à l'idée de m'envoyer les pâtes à la figure ou pire, de demander au cuistot de cracher dans la V2 des tagliatelles de ce satané Français. Mais non, rien de tout cela. Le serveur revient tout guilleret cinq minutes plus tard avec des pâtes toutes chaudes et immaculées, avec un sourire et des excuses en veux-tu en voilà, et fin de l'histoire. Enfin pas tout à fait : au moment de l'addition, une serveuse m'apporte un petit ballotin de chocolats pour me remercier d'avoir patienté et pour faire oublier l'erreur du cuisinier. Wow. Vive la Belgique, moi je dis !
Voilà en tout cas une petite anecdote qui renforce ma haine viscérale des garçons de café parisiens. Voici les cinq (principales) raisons qui font que je les déteste :
1. Cette scène vécue à Gand relève tout simplement du fantasme à Paris. Ici, le serveur ne se trompe pas ; le cuistot non plus d'ailleurs. "Vous ne m'aviez pas précisé sans fromage, monsieur !", aurais-je entendu. Ou bien pire : un soupir, accompagné d'une grimace, et un plat qui se serait fait attendre 25 minutes. Quant au cadeau d'excuse, n'en parlons pas !
2. Le serveur parisien ne sourit pas. Jamais ! Même pour faire plaisir aux 80 millions de touristes qui débarquent dans notre charmante contrée chaque année. Non non, c'est connu, à Paris, on fait la gueule, et on le montre, avec fierté, même si on exerce un métier de service ! Heureusement qu'on a de la bonne bouffe (quoique, dans les brasseries parisiennes...), du bon vin, un climat tempéré, des beaux monuments et de magnifiques paysages, sinon, on pourrait faire une croix sur le tourisme en France !
3. Si le serveur parisien de base tire la gueule probablement parce qu'il en a marre de faire ce métier ingrat depuis 40 ans (si l'on en juge par les crevasses qui lui font office de rides), le serveur parisien "high level", celui qu'on croise au Fumoir ou au Costes, lui il tire la gueule parce que ça fait chic. Oui, cette catégorie de serveur aime bien se la péter et croit, parce qu'il sert un Coca à la "crème de la crème" des Parisiens, qu'il fait partie du même monde, voire qu'il est leur maître ! Car au fond, c'est lui seul qui est en mesure d'aller chercher la bouteille de Coca derrière le bar et de l'ouvrir cérémonieusement avec son décapsuleur Starck. Ma pire expérience en la matière : Chez Georges, au Centre Pompidou. J'arrive : à l'entrée, cinq top-models des deux sexes me toisent de haut en bas. Ce ne sont pas des clients qui trouvent que mon attirail Zara-Converse-Paul&Joe est digne d'un catalogue La Redoute 1974, mais de simples serveurs. "Oui, j'ai reservé". Ouf, je ne vais pas me faire dévorer tout cru par cette meute de hyènes. Et là, festival : vas-y que je tords du cul (pour les femelles), vas-y que je tire une tronche de six pieds de long (pour les mâles), vas-y que je te parle mal (ça, c'est pour les deux sexes). Bref, le seul endroit au monde où les serveurs sont plus snobs que les clients. Autant dire que je n'y ai jamais remis les pieds !
4. Il a une vue perçante. Il connaît toutes les tables par coeur. Il a une mémoire d'éléphant. Pourtant, quand vous êtes dans son secteur, le serveur ne vous voit pas ! Vous avez beau tenter un geste à la "Heil Hitler", montrer au monde entier vos deux aisselles, tenter un "siouplaiiiiiiit" tonitruant, non, rien n'y fera, s'il a décidé de vous faire chier, le serveur ne vous verra pas. Et les plus pervers d'entre eux iront même prendre la commande de ce couple d'à côté qui vient tout juste d'arriver alors que vous tentez vainement de capter son attention depuis une demi-heure. Oui, le serveur est un peu (beaucoup) sadique.
5. Le serveur n'aime pas la carte bleue. L'autre soir, je me lève pour régler une addition de 14€ dans un bar qui est l'un de mes QG et où je suis donc, sinon connu, tout au moins vaguement identifié. Je sors ma Gold (oui oui, j'ai les moyens) et là, fermeture du visage et réplique cinglante du serveur : "La carte, c'est à partir de 15€ minimum !". Ah... "Y a un distributeur juste au coin de la rue". Ah... Formidable... Comment t'expliquer, ducon, que je viens dans ton bar une fois par semaine depuis des mois, que je me farcis tes blagues pourries, que je n'ai aucune envie de faire 50 m pour retirer de l'argent alors que ma CB est là, prête à être débitée, et que tu vas la prendre direct ou je ne remettrais plus jamais les pieds dans ton gourbis de merde !!!??? Ce à quoi, impassible, le robot me sort : "Tu sais, on est taxé sur les transactions par les banques blablablaaaaaaah !". Euh, ducon (bis), tu es serveur dans ce bouge infâme, tu dois te faire 1500€ par mois, et encore, et tu te préoccupes des 2 centimes que ton patron va payer sur les 14€ que je lui file pour m'avoir servi un cocktail contenant plus d'eau que de rhum ?! Tssssssssssssssss. Bon, bref, j'ai fini par gagner ce combat épuisant et ridicule. Et le pire, c'est que j'y vais toujours, dans ce bar...
En fait, j'ai plein d'autres raisons encore de les détester : quand ils m'obligent à régler à la commande parce que c'est la fin de leur journée (qu'est-ce que j'en ai à branler ?!), quand ils me pressent de me barrer parce que deux connards attendent ma table, quand ils refusent d'apporter du pain avant que le plat n'arrive... La liste serait trop longue et mériterait un blog à elle toute seule.
Après, on se demande pourquoi je laisse jamais de pourboire...
ND
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