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J'aime rien, I'm Parisien ! Le journal d'un natural-born râleur.

J'aime pas l'Amour !

"Laisse-moi devenir l'ombre de ton ombre, l'ombre de ta main, l'ombre de ton chien..."

Pathétique, hein ? Sacrément poétique aussi quand même, surtout quand c'est interprété par Brel. Bien trouvé en tout cas, bien cisaillé, tout est dit en si peu de signes. Un bien joli condensé : l'Amour fait de nous des ombres, des soumis, des esclaves, des toutous prêts à tout pour...

Pour quoi au fait ? Pour un peu d'attention de la part d'un Alter Egoïste aussi seul et paumé que soi, pour un regard bienveillant qui met du baume au cœur et à l'âme, pour combler un vide intersidéral, un puits sans fond, une solitude qui, elle, ne nous quittera jamais...

De bien maigres cadeaux si on les met en balance avec la souffrance induite par ce putain d'Amour. Mais c'est quoi l'Amour ?, comme se le demandait à juste raison Carole Rousseau (sa réponse est claire comme de l'eau de roche, ceci dit : l'Amour, c'est quand un nain avec un énorme sexe se tape une bimbo à silicone ou quand une grande famille catho tradi pond dix enfants). Si ma réflexion est parfois, je l'avoue, un peu plus poussée que celle de Carole, je concède volontiers ne pas trop avoir trouvé de réponse à cette question au court de ma (encore jeune et courte) vie.

J'ai d'ailleurs très longtemps douté (au fond, c'est même toujours le cas) de l'existence de ce sentiment, de cette hypothèse, de ce truc qui ne marche qu'à Hollywood, dans les romans de Danielle Steel et dans le cerveau de Frédéric Lopez, qui comme chacun sait, n'est qu'Amour !

Et puis un jour il vous arrive un truc bizarre, sans que vous vous en rendiez même compte, du moins au tout début : votre petit monde s'encombre lentement mais sûrement d'une pensée unique et obsédante, votre ventre ne crie plus du tout famine, vos pulsations cardiaques s'adaptent au rythme des SMS que vous recevez, vos conversations deviennent mono-sujet, votre univers se rétrécit, les deux lobes de votre cerveau aussi...

A peine l'Amour semble-t-il avoir pénétré (non, non, n'y voyez aucune allusion sexuelle) avec effraction, sans que vous lui ayez rien demandé, votre intimité, et déjà vous perdez votre liberté. Mais c'est quoi ce bordel ??!! La Raison a déjà quitté le navire, en oubliant son gilet de sauvetage, et elle a aussitôt été emportée par la tempête. Et vous vous retrouvez comme une coquille de noix ballottée au milieu des Quarantièmes Rugissants. On a beau essayer de se dire que tout ça n'en vaut pas la peine, qu'il n'en vaut peut-être pas la peine non plus, il est déjà trop tard !

Cela va sans dire, c'est déjà un sacré bordel quand l'Alter Egoïste ressent peu ou prou la même chose que vous, mais alors quand en plus se fait jour un certain déséquilibre et que Cupidon a oublié de décocher la deuxième flèche, autant dire que la coquille de noix prend rapidement l'eau...

Heureusement, contre vents et marées, je surnage toujours, grâce (et c'est très étonnant d'un point de vue purement physique !) à une carapace en béton armée qui m'a été fournie il y a déjà un p'tit moment et dont je n'arrive d'ailleurs pas à me débarrasser. C'est ptet pas plus mal, remarquez...

Alors quoi, c'est ça l'Amour ? La souffrance, la noyade, boire la tasse, surnager pour se sentir vivre ? Bah alors non merci, trop peu pour moi ! Mais, et si tout ça n'était qu'illusion ? Si tout ça n'était qu'un bonzaï qui cachait la forêt d'une angoisse métaphysique bien plus profonde, en aucune façon liée à l'Alter Egoïste. Bon, bah, je demanderai tout ça à mon psy quand j'en aurai un, hein !

En attendant, vais me trouver un plan cul moi, tiens, ça va me détendre !

ND

 




24/01/2013
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